Droite, gauche, droite, gauche, droite, tourne, inspire, expire, sourit.« Bonjour ! » Moins fort, baisse la tête, relève la, pince la bouche, excuse-toi. Trop enthousiaste, trop bruyante, trop tout. Toisée par le panneau, écrasée par la météo, éblouie par le lino. Plantée au milieu de la bibliothèque à moitié vide, elle entrevoit le trop. Le trop plein de nuisances, le trop peu de présence. « Excusez-moi ... » Deux mots, et elle s'éloigne. Elle part, elle se perd, elle s'enfonce dans ce labyrinthe de contes à la recherche du bon. Le bon début, la bonne fin. Le scénario à la palme d'or, l'oscar de la rencontre. Le "il était une fois" qui finirait son "et ils vécurent heureux". La pantoufle à son pied scarifié, le baiser à son coma éthylique, les jambes à son délire en queue de poisson. Elle flâne, elle regarde en l'air, elle laisse tout ce ramassis de reliures lui imbiber les empreintes d'encre. Et ça coule, dans les sillons des phalanges, dans la moindre parcelle de cellules. Ça déborde, ça dégouline. Sans bouée, elle se noie dans son déluge d'idées. A peine le temps de recracher la tasse qu'elle a avalé qu'elle le remarque. Son Orphée, le vrai ; pas l'idiot à peine capable de résister à l'envie de se retourner. « Salut toi. » Un geste de la main, un regard à l'horizon - rien à signaler. Tirant sous elle une chaise, elle prend place à côté du brun. Relève tes manches, baisse les, éclairci toi la gorge, lâche cette fermeture éclair, regarde le dans les yeux. « Tu as deux minutes à m'accorder ? J'aurais besoin d'un conseil pour un bouquin. »

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