chapter two. Stephanie n'avorte pas. Asher arrive à la convaincre de garder le bébé à la simple condition qu'elle n'ait jamais à revoir Ash ou l'enfant après cela. Il accepte évidemment. Il passe les neuf prochains mois à se préparer - à devenir un homme plus responsable qui ne boit plus, ne fume plus, apprend à cuisiner quelques plats plutôt que de vivre sur les pizzas, mcdos et plats surgelés. Il lit tellement de livres sur bébé que ses yeux en saignent à la fin. Il commence à mettre de l'argent de côté, trouve une petite maison plus adaptée pour l'enfant et tout semble tellement juste. Bash - son meilleur ami - et sa famille le soutiennent et Asher se sent prêt. Rien ne le prépare à ça. Ces cinq petits kilos vivants, rouge et gigotant, qui passent leur journée à hurler à la mort ; si bien que de nombreuses fois, Asher craint que les voisins alertent la police. Cela fait trois semaines que son fils - Robbie - est né et Asher se sent comme le père le plus misérable qui soit - se demandant comment il a pu croire un instant être capable de prendre soin d'un bébé. Il est terrifié que quelque chose n'aille pas chez son fils - que d'une façon ou d'une autre, il l'ait cassé (et Asher sait qu'il n'y a pas de retour possible en magasin). Au fond, Asher sait que tout va bien chez son fils. Robbie est parfait. Il a le nez des Hayes et des petites touffes de cheveux bruns sur le front, une bouche en coeur et les joues les plus adorables qui soient. Ash est tombé amoureux de lui à la seconde où il l'a vu et chaque instant passé avec lui emplit son coeur de joie. Non, le problème c'est lui. Robbie ne pleure jamais quand la grand-mère de Bash le prend dans ses bras et lui chuchote des mots d'amour. Il ne pleure pas non plus quand le père de son meilleur ami lui donne le biberon - et Robbie l'avale goulument. Même Bash - qui était la personne à s'y connaitre encore moins qu'Asher en bébé avant toute cette histoire - arrive à mettre son fils au lit sans des heures et des heures de cris d'agonie. Néanmoins, dès qu'Asher ose soulever Robbie hors de son berceau, ce dernier se met à geindre pitoyablement. Il refuse d'avaler son biberon quand Ash essaie de le nourrir et s'en suit des cris et des cris quand il est temps de le recoucher. Asher est désespéré. Il a l'impression de ne pas avoir dormi depuis des jours, ses yeux sont comme du papier de verre - irrités et cernés d'un noir inquiétant. Une boule d'angoisse l'empêche souvent de respirer - que va-t-il faire quand personne ne sera là pour l'aider ? L'idée le paralyse. Jusqu'à présent, il y a toujours eu quelqu'un avec lui pour le soutenir mais pour la première fois depuis plusieurs jours, il se retrouve seul avec un nouveau né dans les bras - rouge de colère - Ash se demande comment il fera quand il n'y aura personne à qui appeler. Ou comment son fils réagira quand il sera assez grand pour comprendre qu'Asher n'est pas un bon père. Le jeune homme berce doucement le bébé mais ce dernier continue à crier et crier si bien qu'Asher craque. La grand-mère de Bash lui dit que c'est difficile pour tous les jeunes parents, qu'il devait trouver seul une solution pour apaiser son fils et lui en même temps mais Asher ne supporte plus les cris - certain que Robbie risque d'être traumatisé à vie s'il le laisse pleurer une seconde de plus. Alors il appelle Bash. Désespéré, sachant que son meilleur ami répondra à l'appel même en étant occupé. Ca ne manque pas, il arrive un quart d'heure plus tard, l'air hagard et inquiet - il y a de quoi quand Robbie ne s'est pas arrêté de pleurer pour respirer depuis des heures. "Hey bonhomme," déclare gentiment Bash en glissant sa main sous la tête du bébé. Et à la seconde où Robbie quitte ses bras, il s'arrête de pleurer. Le silence est étourdissant, criant de vérité. Robbie geint encore quelques minutes mais très vite, ses yeux commencent à se fermer et quelques secondes plus tard, il est endormi comme une masse. Bash le regarde avec tendresse avant d'aller le coucher dans son berceau. Asher va s'écrouler sur le canapé, les larmes commençant à couler sur ses joues à la seconde où il s'enfonce dans les coussins moelleux. Il enfouit son visage dans ses mains, des sanglots hystériques secouant son corps. Bash s'approche à demi-pas, serrant gentiment son épaule avec affection. "Il est endormi." "Il me hait. Mon fils me hait. Il s'est calmé à la seconde où tu l'as pris. Tu n'as rien fait de spécial. C'est juste moi." Bash soupire, s'assoit à son tour sur le canapé et le force à le regarder. "Mec, regarde-toi. Tu as des cernes énormes, tu pues le vomi de bébé, t'es crevé. T'as l'air d'une épave." Asher le fusille du regard - il n'a pas besoin qu'on lui pointe l'évidence. "Ma grand-mère dit que les bébés ne commencent pas à voir correctement avant plusieurs mois. Alors en a
ttendant, ils sont super sensibles tu comprends ? Robbie doit se rendre compte que tu es fatigué et tendu et ça l'angoisse. Je suis sûr qu'il comprend déjà que tu es son père et il t'aime. Ca doit le stresser de te sentir mal d'où les cris et les larmes." Asher n'est pas certain que Bash ait raison mais n'ose pas le contredire non plus, trop fatigué pour argumenter. "Va prendre une douche. Va faire une sieste. Je suis là, je le surveille et s'il se réveille je lui donnerai son biberon. T'es pas tout seul mec, je t'ai promis que je t'aiderai quoiqu'il arrive. T'es comme mon frère ok ?" Asher - cette fois - doit empêcher des larmes d'émotions de couler. Il se lève, vacille un peu mais Bash le rattrape et le serre fort contre lui. "T'es déjà un bon père, tu l'aimes plus que tout. La première fois que j'ai pris Robbie dans mes bras, j'étais terrifié de le faire tomber. Finalement, les bébés sont plus solides qu'ils en ont l'air. Je dis pas que tu peux commencer à le cogner dans tous les murs." Asher lève les yeux au ciel, un sourire amusé jouant sur ses lèvres. "Mais tu ne vas pas le casser juste en le prenant dans te bras, ok ?" Il hoche la tête. "Allez, va te doucher, tu chlingues."

chapter three. Asher ne peut pas croire que Robbie fête aujourd'hui ses sept ans. Entourés de sales gamins et d'un chateau gonflable (il ne peut s'empêcher d'être grognon à l'idée de tout le rangement qui l'attend mais surtout ; son fils a déjà sept ans.) Il a l'impression que c'était hier encore qu'il courait dans toute la maison, un bébé hurlant dans ses bras, le biberon trop chaud et plus aucune couche pour le changer. Il y a eu des moments durs, des moments où Asher allait s'enfermer dans la salle de bain pendant que Bash jouait la nounou et où il pleurait silencieusement dans son coin ; épuisé et terrifié. Mais pas une seconde il a regretté d'avoir gardé son fils. Robbie est la plus belle chose qui lui soit jamais arrivé. Toutes ses fois où il ne pouvait s'endormir qu'entourer par l'odeur de son père, le jour où il a marché, où il a prononcé son premier mot, où il l'a finalement appelé papa, où il s'est fait sa première égratignure et a refusé de quitter les bras de Ash pendant des heures ; tous ses souvenirs, il les chérit plus que tout. Il regrette même le temps où il pouvait prendre son temps et laver les tous petits membres de son fils, si minuscule contre lui. Où il pouvait le porter sur son dos pendant des heures en le faisant rire aux éclats. Où il s'accrochait frénétiquement à lui dès qu'il voyait quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Asher n'aurait jamais pensé dire cela mais il regrette le temps des couches et des biberons ; le temps où son fils était si dépendant de lui. Aujourd'hui, Robbie commence déjà à s'intéresser aux jeux vidéos, à oublier de lui faire un bisou avant de courir rejoindre ses copains, à taper du pied quand Asher l'oblige à manger ses légumes. Bientôt, il sera un adolescent qui faufilera ses petites-amies en douce dans la maison, qui lui claquera la porte au nez et qui n'aura plus le temps pour serrer son vieux père dans ses bras. Asher à l'impression de faire une crise de la quarantaine en avance mais à observer son fils rire aux éclats alors qu'il saute avec tous ses amis (ce sont des monstres, pense Asher, ils ont déjà dévoré tous les bonbons) dans le château gonflable, il se sent dépassé. Il n'aurait jamais cru autant se fondre dans son fils. Il a parfois du mal à se rappeler de sa vie d'avant ; rien n'a plus d'importance si ce n'est Robbie et Asher est terrifié de découvrir un monde sans lui. "En train de silencieusement penser que ton fils est supérieur à tous les autres gamins ?" demande Bash en s'approchant de lui. "Il l'est," répond-il sans quitter son fils des yeux. Bash étouffe un rire. "Qu'est-ce qui va pas avec ton visage ? Tu tires une tête de dix pieds de long ? C'est l'anniversaire de Robbie, t'es pas content ?" Asher soupire avant de croiser les bras sur sa poitrine. "Si. Bien sûr que si. C'est juste... Il est déjà tellement grand. J'ai peur de ne pas en avoir profité assez." Bash lui lance un regard sympathique - le connaissant assez pour ne pas tenter de le réconforter avec des paroles clichées. "C'est mal barré pour toi en plus. Avec le cadeau que je lui ai offert aujourd'hui, je vais devenir son préféré." Asher éclate de rire sans donner un coup de coude à Bash. "Dans tes rêves mec. Je suis son père. T'as aucune chance contre moi." Et c'est vrai - pour encore quelques précieuses années - Robbie restera un véritable fils à papa (parfois, il se demande si c'est parce que Robbie ne connait pas sa mère mais il a toujours été très tactile et dépendant ; Asher ne s'en plaint pas une seule seconde, il est père après tout.) Asher et Bash passent quelques minutes en silence à observer les garçons jouer avant que Robbie ne sorte du château et court droit dans les bras de son père. Asher l'attrape au vol. "Tu t'amuses bonhommes ?" demande-t-il